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Marie​-​Paule Grimaldi / Florent Silve "Faire cercle"

by Marie-Paule Grimaldi / Florent Silve

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    Projet hybride où la poésie et la musique se nourrissent l’unel’autre comme le feu et le bois,
    Faire Cercle naît de la rencontrede la poète franco-québécoise Marie-Paule Grimaldi
    et dumusicien Florent Silve Par la douceur de la voix et des mélodiescomposées sur mesure, par l’intensité de la présence et del’interprétation des artistes, le spectacle opère une sorcellerie, sedéploie comme un envoûtement, comme le souffle d’un rêve. Iciune sensibilité réelle et déroutante se pose sur des musiquespuissantes teintées de jazz et de rock. L’émotion est libératrice,le parcours émancipatoire, c’est un voyage de résonnances quidéjoue les repères pour mieux revenir à l’essentiel. Le ton estexpérimental mais l’approche intime, comme la lueur d’unechandelle qui demande qu’on s’approche pour découvrir.
    FaireCercle se veut une expérience hautement sensible, transformativeet impliquante.

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1.
Initiation 03:29
Initiation Sur l’onde guetter le feuillage craindre d’être terrifiée se détruire un peu approcher être griffée se tenir dans les ruines entendre l’ancien ne pas l’exploiter découvrir les plaisirs apprivoiser la beauté cueillir des orties pour se soigner se durcir à leur contact. Ton âme de chat veille sur tes nuits blanches et te transmet. * Tire la langue pour te faire reconnaître fais cercle autour de toi pour que tu distingues la fleur qui n’est pas toi le bruit qui n’est pas toi l’oiseau qui te rêve peut-être que la lumière rencontre ta peau avant de jouir en ton oeil que peu à peu tu sentes tes brèches nous ferons cercle autour de toi pour que tu choisisses tes possessions d’être la pierre ou la mousse la ligne ou son explosion ou que tu fasses séquences que dans l’engrenage chair ton cri devienne danse le souvenir que tu es. * Ce qui doit être abandonné ce qui doit souffrir ce qui doit être déchiffré déchiré ce qui doit être accueilli ce qui doit être lié ce qui doit se faire petit ce qui doit se faire nombreux ce qui dérive pour qu’un coeur vive. * J’ai faim des formes et de ce qu’il y a entre j’ai soif monumentale de ce que les espaces désirent de moi. Je ne crois plus à l’indifférence. Un lieu en son centre avale le souffle file la pluie irrigue demain. Dans l’écriture des corps la peau porte ton nom et les noms du monde une courbe commence.
2.
Avant nous la mort Les anciens savoirs se pétrifient et bien avant la poussière nous serons pierre roc âmes-rochers. * Le souvenir est la digue nouvelle je sais que son bras est une constellation sa jambe un monstre marin je récupère les amputations j’émerge le corps à l’image de la présence pour que les sépultures qui m’ont appris à marcher s’apaisent. * Les petits papiers pliés de mes manques s’empilent dans un pot destiné à ce qui me dépasse. Je fais parler les étoiles en plein jour sans autre appui qu’une coupe d’eau ma force m’utilise à des fins inconnues je la laisse faire son travail. À chaque aube saisit à chaque morsure du réel savoir que dans la beauté et l’inévitable ce qui vient est terrible. * Elle m’amène où les arbres tombent amoureux et de toute son absence me montre le feu à mes poignets. * La brume comme une pudeur le cri tendre caresse charnière jusqu’aux apparitions jusqu’aux temps des prophéties complètes.
3.
Fudosei 06:48
Fûdosei (Médiance)* que dis-tu je n’entends que les bombardements des phénomènes l’aigüe la déchirure le tumulte je n’entends que les cigales assourdissantes à la gare le ronronnement de la ville - oui la ville est un chat mais nous sommes fixes dans ses mouvements lorsqu’il s’éveille - je n’entends que l’aile de la chauve-souris si près de mon visage je n’entends que les craquements tous les craquements la pression du sol sur le sol je n’entends que ce qui se perd je n’entends que ces gens qui chantent dans le parc ceux qui y vivent m’insultent à l’approche je n’entends qu’une main sur une corde dans l’obscurité l’autre main devant elle le tintement des bouteilles je n’entends que l’humilité la fin de mes doigts je n’entends que l’emprise de la matière je n’entends que la mue des serpents le bruit des mutilations des corps les tas qu’on en fait et le réveil des disparitions je n’entends que les gémissements la voix douce posée je n’entends que mes yeux qui ne se baissent pas je n’entends que le désert ses cactus à déplacer chaque jour je n’entends que l’acharnement la grande patience des morts je n’entends que les corbeaux qui guettent je n’entends que le large le grand large l’immense large porté en soi que dis-tu les arbres de ma rue existent le bout de ma rue existe les chiens existent les lampadaires existent ma fenêtre existe la nuit existe les étoiles existent les voitures existent la bougie existe la musique existe le bureau existe la célébration existe l’électricité existe la bière existe l’aube existe mes souliers existent Paul Auster existe la robe du Japon existe le reste existe dehors existe les livres de Vickie Gendreau existent les culs des cygnes et les ballerines de rien existent le chant qui lie existe les parapluies existent les images existent les silences existent l’amour existe ma cigarette existe la multitude existe les refuges existent les rivières existent les écoles existent les souvenirs existent mon coeur existe c’est une pompe l’infanticide existe parler à l’eau existe la jalousie des soeurs existe les fleurs de laurier existent l’handicape complet l’aphasie l’impotence existent la négation des génocides existe les adoptions existent les ânes existent les danses de feu existent les caravaniers existent les rats morts ou vivants existent l’anxiété existe l’indifférence familiale existe ma peau existe les pierres volcaniques existent les discussions au bord de l’eau existent les larmes de deuil étouffé existent le manque de la terre existe les problèmes de moteur existent l’écorce centenaire existe l’imaginaire existe l’eau qui traîne sur les feuilles existe les tentes sur le sable les rencontres qu’elles recouvrent existent le désoeuvrement des hommes existe le cannibalisme des femmes existe l’Inde existe les livres brûlés existent les tremblement de terre existent les accidents inexpliqués existent les virtuoses illettrés existent les ressemblances des peuples nomades existent surtout dans le regard des enfants la générosité existe les grands lecteurs existent dans la rue la violence des abstractions existe la violence des végétaux existe les systèmes nerveux détruits par l’alcool existent l’attente amoureuse existe l’insoumission par la paresse existe les pendaisons existent les Marrons peuples d’insoumis existent la résilience existe l’oubli existe l’appât du gain et la honte de la dette existent l’extinction des animaux existe crier dans une église existe la prostitution homosexuelle existe le viol des petits garçons par des militaires en 1945 existe l’écho existe les scientifiques au chômage existent la culpabilité déraisonnable existe les vagues existent la chair de poule existe la fuite existe l’abricotier le figuier la vigne existent le sentiment d’absolu existe les remèdes existent la résonance du bol tibétain dans la main sur l’autre main existe dans tout le corps la peur existe l’erreur existe se savoir aimé par son père existe les bottins téléphoniques existent le mistral existe depuis si longtemps le regret existe le refus de plaire existe le rapatriement existe la faculté du rêve existe la convalescence existe la mère panique existe l’amitié immédiate existe son corps existe quelque part les baleines existent les sources existent les bateaux existent les différents besoins des plantes existent les vieux libraires retraités existent les oiseaux existent les trains existent les épines existent les îles norvégiennes existent on y lit une histoire la pêche existe la fatigue existe que dis-tu? * Concept élaboré par le philosophe japonais Watsuji : « moment structurel de l’existence humaine », l’entrelien dynamique entre une dimension individuelle et collective d’où surgit la relation au monde.
4.
Corps 04:08
Corps Parmi les objets à l’étude la robe de feu du rêve haïtien trois nuits de la longueur d’un tibia adulte la tache rouge sur la montagne les morts rencontrés dans les oiseaux des plumes trouvées à ras les paupières un ravin de ronces le don des abeilles les autres trajectoires posées comme des prières. Le reste du sujet est composé par ses pertes. * Gouffre 1 : largeur deux ans, profondeur indistincte. Utilisation supposée : légèreté. Je ne garde pas tout au couteau sans anesthésie j’arrache les cheveux morts la gangrène la dent pourrie de convenance j’ampute je taille beaucoup de l’enfance multiplie les effractions la corde tombe de mes mains s’enfonce dans l’eau qui m’éloigne comme chaque chandelle pour parler aux morts sans m’y suspendre s’il me manque un pied je marche je lutte prend les chemins interdits qui sont ceux de la résistance j’ai avec moi des amis dans ce monde et dans l’autre l’océan que je porte ne déluge plus pour moi je tempête avec lui sa houle dans mon ventre sa puissance les prisons s’émiettent les évadés survivent les gardes s’oublient dans l’indifférence j’engloutis le festin dans une transparence alerte la joie guette son heure l’île surgit. * Nuit 4 : épaisseur d’un gouffre, texture de lamentation. Utilisation présumée : honte et révolution. Mon coeur mon coeur mon coeur encore mon coeur présent dans ma main présent à la rivière mon coeur en forme d’immense mon coeur déferlant mon coeur qui ne touche pas à terre n’existe que par le geste ce soir qui parle travail le long travail pour éclairer le monde travail de funambuliste qui absorbe la peur une tombe un nid parmi les pins et les châtaigniers m’appelle moi et mon coeur je vis dans un monde amputé de bras pour moi et mon coeur même si j’ai vu des sentinelles de mer spectres magnétiques veilleurs de chemin même si j’ai été vue moi aussi par ces papillons de pierre qui mesurent ma foi j’ai peur du tragique et je suis triste de neige des angoisses de ma mère des suicides de mon père mon coeur demande quel bras quel lieu quel souffle pour ne pas vieillir jour après jour dans une triste fin Monde sans bras donne-moi une peau un regard qui me garde moi et mon coeur en pente ne me laisse pas finir si triste. * Je recueille la mémoire et l’absence de regret le geste commun me traverse l’eau touche creux soutient le ciel et ma fatigue et mon désir de secousse d’un éros-miracle gigantesque. Être torrent pour ne pas se noyer. * J’ai connu des territoires si légers territoires de chute où j’étais légère comme une chute mais désormais j’assume mon corps fait pour dresser les chiens.
5.
Temps premiers Faire cercle faire centre ou est-ce un creux une faille émulsion chaleur détournement on ne voit ce que caresse la forme initiale sous le regard de l’étoile transcrite au sol devenir et naître par force par dévoration se jeter dans la lumière à jamais incomplet. * La lueur-fossile éclaire ta beauté je cherche l’algorithme des chairs les cristaux du feuillage l’amour de la pierre pour le vent l’amour du vent pour ce qui commence. * La toute première forme existe à peine et chaque seconde la fait encore toute autre laquelle d’entre elles détermine la première fusion première violence première musique le rêve initial. * Quand le coeur était lave les explosions jaillissaient par surprise la brume se fit opaque atmosphère primitive l’eau de la chair se mit à geindre. Gratitude pour l’éclair gratitude pour la pluie qui n’a pas cédé au vide pour le repos qui a suivi la peau venait de naître. * La douceur-fossile nous parvient depuis les âges d’avant la glace feu d’avant nous d’à travers nous deviendrais-je cette douceur et qui me fera caresse de quelle mémoire je subsiste quelle pierre parlera de moi moi qui persiste à la douceur avec mon coeur-fossile qui résiste qui porte les rêves des autres comme des gouffres des ossements creux. * L’irréversible de nos familles l’immense de nos brouillons l’espace entre les mots façonnent nos corps jusqu’à ce qu’on y grave nos nuits. * Ce que je dois à la démesure et à la violence à la négligence respiratoire au temps milliardaire à la tyrannie imaginaire pour construire la peau enfanter un lien nouer le passage coudre les morts aux vivants voir le scorpion prendre son visage le jeter boire sa sève devenir antidote. * Le cercle je le taille au-delà de moi.
6.
Route 04:04
Route À la moitié de moi-même je ne suis pas rendue Et je ne sais pas si l’ordre est croissant ou décroissant Et je ne sais pas l’ordre Aucune idée si je me perds ou me gagne Si cela est possible seulement Être ailleurs qu’en soi-même Et pourtant tout le temps Je le vois bien Les choses changent Je ne suis peut-être que le quart de moi-même Que sais-je À part beaucoup trop de choses Concernant l’intuition et l’invisible De la violence des végétaux jusqu’à l’amour indocile En passant par les cafards invincibles de France J’ai le chemin qui m’essouffle de part son horizon en manque d’espérance Et j’ai peur pour mon corps qui ne mène nulle part Ou est-ce le contraire Quand la route du langage est si terrifiante Et qu’après avoir reçu tant de noms À la moitié de moi-même je ne suis pas rendue. Alors je me place en plein désir Pour presque supprimer l’espace Mais pas encore À la limite de la limite Pas du tout comme en plein soleil L’oeil sauvage et le coeur fragile Alcoolique et brûlant J’avance sans me rendre Je plane fixe et élevante Et la peau nue Se transporte du mieux qu’elle peut Toute vive d’un sang scintillant À faire glisser la nuit Mais tout cela me fatigue Je m’arrête Je prie Je désire. Et je te cherche partout Sur des falaises debout Falaises aveugles Où je trouve un certain malaise Le visage ballotté par le vent Du haut de mes rêves La Terre me fait du rentre dedans Sans résistance possible contre l’attraction de toi Il n’y a que le roc et un immense vertige La gravité ne ment pas Et je voudrais tant tomber bas dans tes bras. Plus bas encore contre les falaises L’écho de l’absence se joue En mesures chaotiques Aussi saccadées que la marée Qui raconte des histoires de trous noirs Et de peines perdues Des chemins magnétiques qu’on prend sans voir Je tremble dans ce paysage Et ne t’y trouve pas Même si savais-tu il y a plus d’énergie dans un cube de vide Que dans une bombe atomique Et moi je voudrais tant exploser de toi. Ainsi je marche dans les rues brunes sous cette nuit blanche Et le rock qui me défonce les oreilles n’est pas assez dur Et je glisse Entre les promesses qui se déposent comme le sang La lune s’éclipse doucement La pénombre me colle aux lèvres Je t’ai perdu comme on perd une mitaine Et depuis cette amputation Je fais tout à moitié De la moitié qui me manque Un ravin à la place du coeur Je me sens seule Seule comme un père monoparental Seule comme une fille en amour.
7.
Sens 06:00
Sens Voir venir demain lueur claire imperceptible demain qui s’échappe du corps sans organe du temps qu’on ne saurait être Voir venir demain le laisser faire demain ignorant sans égard demain et son dressement solaire les arbres asséchés qui s’effritent des branches l’eau passe l’eau revient l’eau migre comme demain sa bousculade l’enchevêtrement des langues florales demain l’oasis naufrage l’idylle encore floue infatigable le roc qui pèle peau frêle de demain Voir venir demain comme d’autres la patience y croire le perdre un instant précipice les images du temps se superposent la gueule des poissons les buffles tombant le retour accueilli de silence la maladie feinte de survie la rue qui s’ouvre sur la mer une porte sur rien Demain le ciel le chant des grenouilles la succession modulaire le serment du doute la totalité du geste dans la mort vitale des étoiles l’absolu du manque universel la peur de marcher demain autre ville autre territoire une carte au hasard Demain le minuscule le serpent du torrent la perle en nuée sauvage le poids suave de l’oubli défenestre les habits de lumière l’orgueil sanguinaire l’abandon de demain demain trembler de rire demain l’éclair la création du sexe le feu à faire dans l’obscurité les mots de tissage le chemin fauve de couleurs le tombeau de plumes demain la rencontre maintenu à distance nucléaire la hache comme une main l’abeille à offrir voir venir demain et jouir ce qu’il faut pour vivre jusqu’à voir venir demain né deux fois de la terre demain se dessine formes inévitables monstres lumineux les enfants qui persistent à l’amour le sourire la voix rauque les fugues musiques Voir venir demain l’enracinement aussi certain que le vent qui chante la tempête et lui écrire des lettre d’amour comme aux temps des tranchées comme on pose l’oeil sur le jardin avec au ventre le souvenir de l’hiver qui fera demain Voir venir demain le vouloir plus vif que mort Sentir son regard sa gueule de baleine voir venir demain et pleurer voir venir demain et son visage d’ange la mère faite fils offrande ses millions de corps générées dans le coeur de demain le cercle commun les traits voraces de l’oracle la cruche d’or de tes cinquante ans les yeux fermés sur la faim les bulbes de tulipes en déjeuner de guerre la fuite le son des cloches comme un invisible baiser le quartz le désir tellurique le don la source le lien la violence de demain le spectre éthérique de demain une flamme à l’ancêtre la barque qui rame sur dix mille ans de misère le fleuve de cheveux à couper le blé la grotte inaccessible où mourir lucide les voix gigantesques des hauteurs brillantes demain les yeux de Dante demain pieds nus rempli de nous de l’appel de l’ours du verbe qui vient comme demain et l’attendre et le rejoindre.
8.
Poème à une rivière Du miroir trouble je retiens tout ce que j'ai pu échapper aussi transparent que la rivière de mes cinq ans nous ne parlions pas mais à chacun de mes retours elle me lavait du pire Chute raconte-t-elle à ma chevelure les mots savent rarement suffire danse avec les cailloux les cailloux les galets les roches les pierres taille la douceur à la joue d'une petite fille parfois l'idée n'est pas la profondeur juste le repli qui rencontre le soleil l'oiseau la main surtout ce qui voyage transforme et mon coeur qui bat sur ses lèvres j'ai si peu à dire je bois déjà ce qui me détache le deuil je le fais de moi la vie coule sur mon corps sans que je devienne animale noyée dans mon creux de montagne je me relève femme-moulin prête à faire prête à aimer à voir partir ce qu'il faut admettre de remous de caresses pour que le monde tourne respire.
9.
Se tisser comme la chair Quand je parle quand tes yeux d’eau brûlent tout sur mon passage quand les muscles se font délicats arrogants grimpeurs nous sommes mystères et nous sommes mystères quand nous dramatisons quand l’insignifiance nous rend légers ou graves quand nous imitons l’idiot ou la bête nous sommes l’expression même des mystères. * Comme autant de corps sur terre nous ne savons pas ce que nous regardons nous nous refusons jusqu’à réduire le temps nous faisons de nous le dernier cri d’une histoire qui se ment qui mystifie les siècles récents. Les corps et les sciences se meuvent aussi dans les régressions. Nous souffrons d’oubli nous sommes malades d’oubli je suis récipiendaire inutile de secrets qui n’ont aucune puissance mais beaucoup de preuves. * Nos mots nos corps identiques au besoin de barricades. Un cercle et à l’intérieur des ossements à refaire les enfants courent autour leurs visages-forêts à nourrir de chants. Nous irons à la plage mais j’ai besoin de barricades. Des vies glissent entre les doigts des autres fausses constellations pour ne jamais se remettre des errances des vies ivres de plaies et silencieuses territoires enfouis dans l’épaisse légèreté où les peaux frêles et radicales bombardées infiltrées extatiques persistent. J’ai besoin de barricades d’amis et de repères.
10.
Aimer est un acte révolutionnaire Aimer est un acte révolutionnaire Qui fait tourner la peau sur elle-même Et révèle les identités premières Aimer est même plus que jamais un acte révolutionnaire Quoi qu’on en pense les illusions savantes d’aujourd’hui Craquent moins bien que le vernis d’autrefois Et nous combattants de cette révolution ressemblons à une armée de Don Quichotte Contre des moulins de silence Aimer ne fait plus de sens On parle on chante on baise on pleure On respire mais on n’aime pas On aide mais on n’aime pas On a peur Parce qu’aimer est un danger Aimer est un acte sorcier Se donner tout éperdument est tabou Ridicule puni trahi Et pourtant il faut le faire Notre survie tient au désir À l’action du désir Aimer est un acte révolutionnaire Qui affirme que l’espace de plus en plus mince Qui nous sépare Est précieux Comme tout ce qui entoure cet espace de toute part Aimer est un acte révolutionnaire Qui ne s’apparente en rien aux afflues d’artifices Mais bien plutôt à la justesse du doigt tendu Qui dit je te vois là tout entier dans ton épaule Aimer est un acte aussi précis que révolutionnaire Aimer comme une épée Aimer comme savoir mourir Aimer est une prière Et ma prière je la mets dans mes pieds Dans mes jambes Dans mon corps dans mes bras Dans mes mains Dans mes coups de langue Dans mes coups de gueule Ma prière c’est ce que je dis C’est ce que je fais C'est quand je te regarde t’approche te touche Sauf que là fuck j’ai l’impression de brûler De m’immoler par en-dedans Et je deviens aussi triste qu’un moins bouddhiste Mais j’ai pas un Tibet à sauver moi J’ai de la poussière et des osselets Pour prévenir l’avenir Ma poussière et mes osselets Incendiés Parce que j’ai trop d’intensité Parce que cette intensité ne trouve de place nulle part Sauf dans les craques du monde Dans les fissures des frontières Alors je te jure Aimer est un acte révolutionnaire Je pose des bombes à ma mesure Doucement tout doucement Mais quelle révolution si elle a réussi Ne s’est transformée en tyrannie Quelle révolution ne s’est pas payée chèrement Au prix du présent sur le dos même de ceux et celles qui l’aimaient Aimer est un acte révolutionnaire Aimer est un acte révolutionnaire Aimer est un acte révolutionnaire

about

Projet hybride où la poésie et la musique se nourrissent l’une l’autre
comme le feu et le bois, Se tisser comme la chair naît de la rencontre de la
poète franco-québécoise Marie-Paule Grimaldi et du musicien Florent
Silve.
Avec douceur et intensité, le spectacle se déploie comme un
envoûtement, comme le souffle d’un rêve. Ici une vérité déroutante se
croise à une sorcellerie poétique, posée sur des mélodies puissantes
teintées de jazz et de rock. L’émotion est libératrice, le parcours
émancipatoire, c’est un voyage où l’on perd ses repères pour mieux
revenir à l’essentiel. Le ton est expérimental mais l’approche intime,
comme la lueur d’une chandelle qui demande qu’on s’approche pour
découvrir. Se tisser comme la chair se veut une expérience hautement
sensible, transformative et impliquante.

credits

released November 7, 2022

Auteur Interprète Marie-Paule Grimaldi
Composteur Florent Silve

Production Free Monkey Records
Réalisation Enregistrement Mix et Mastering Florent Silve
Studio FreeMonkey et Studio 113 (Marseille)

Pochette : Fred Mouton

Illustrations titres : Herminie Ledeuil

license

all rights reserved

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about

Free Monkey Records Label Marseille, France

Label Indépendant / Editions Musicales

Artistes :
Popcorn Romance
Times Box
Christophe Ferrand
Electrik-Pô
Lucas Usseglio
Décorum
Méta Abegg
Gilles de la Buharaye

Label crée en 2017 par Florent Silve / Collaborateur:
Graphisme Design et conseils
Herminie Ledeuil
Prod exe. Conseils
Stéphane Quilichini
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